Conférence de presse du 8 juillet 2024 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian |
2024-07-08 22:17 |
CCTV : Selon les rapports, le président Xi Jinping a achevé sa visite d’État au Tadjikistan. Pourriez-vous nous faire part des résultats de cette visite ? Lin Jian : À l’invitation du président Emomali Rahmon de la République du Tadjikistan, le président Xi Jinping a effectué une visite d’État au Tadjikistan du 4 au 6 juillet. Il s’agit de sa troisième visite au Tadjikistan et de la première visite du plus haut dirigeant chinois au Tadjikistan après le 20e congrès national du Parti communiste chinois (PCC), ce qui revêt une importance historique. Le Tadjikistan a attaché une grande importance à cette visite. Le président Emomali Rahmon s’est rendu à l’aéroport pour accueillir et raccompagner le président Xi Jinping. Au cours de la visite, le président Xi Jinping a assisté à la cérémonie de bienvenue organisée par le président Emomali Rahmon. Les deux présidents ont eu un entretien en format restreint et puis des entretiens élargis, et ont procédé à un échange de vues approfondi sur les relations entre la Chine et le Tadjikistan, la coopération mutuellement bénéfique dans divers domaines et les affaires internationales et régionales d’intérêt commun. Le président Xi Jinping a remis la médaille de l’Amitié au président Emomali Rahmon. Les deux présidents ont assisté à la cérémonie de signature, ont rencontré conjointement la presse et ont assisté à l’inauguration des bâtiments du Parlement et du gouvernement du Tadjikistan construits avec l’aide de la Chine. Le président Xi Jinping a participé à un grand banquet de bienvenue offert en son honneur et à un petit thé offert par le président Emomali Rahmon. Les deux présidents ont signé la Déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et la République du Tadjikistan sur le développement du partenariat stratégique global de coopération dans la nouvelle ère, annonçant la décision de développer le partenariat stratégique global de coopération Chine-Tadjikistan dans la nouvelle ère, et convenant de construire une communauté d’avenir partagé Chine-Tadjikistan caractérisée par une amitié éternelle, la solidarité, des bénéfices mutuels et la situation gagnant-gagnant. Les services compétents des deux pays ont signé plus de 20 documents de coopération dans des domaines tels que l’économie et le commerce, la connectivité, les minéraux critiques, la sécurité, ainsi que les échanges culturels et entre les peuples. Les deux parties sont convenues de se concentrer sur la coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », de renforcer pleinement la synergie des stratégies de développement, d’accélérer l’avancement des grands projets de coopération, tels que la modernisation du tronçon clé du projet de la phase II de l’autoroute Chine-Tadjikistan, d’approfondir la coopération sur les minéraux, et de contribuer à la modernisation de l’autre partie. Les deux parties sont disposées à intensifier les échanges et la coopération entre les peuples et les cultures dans divers domaines, et à consolider l’opinion publique de leur amitié éternelle. Les deux pays feront bon usage du centre sino-tadjik pour la médecine traditionnelle chinoise, l’atelier Luban et d’autres plateformes, accéléreront la création mutuelle de centres culturels et soutiendront davantage d’échanges dans des domaines tels que les jeunes, les médias, les groupes de réflexion, les femmes et l’éducation. Les deux parties sont déterminées à renforcer davantage la coopération en matière de sécurité, à sévir contre les « trois forces » que sont le terrorisme, le séparatisme, et l’extrémisme, y compris le « Mouvement islamique du Turkestan oriental » (ETIM), à maintenir la sécurité à la frontière entre les deux pays, à s’opposer sans équivoque à l’ingérence de tiers dans les affaires intérieures des deux pays et à sauvegarder conjointement la sécurité et la stabilité dans la région. Les deux parties continueront à renforcer la communication et la coordination sur la question afghane, s’engageront conjointement dans la coopération sur les mécanismes liés à l’Afghanistan. Les deux parties ont hautement apprécié les résultats de la coopération Chine-Asie centrale et ont exprimé leur volonté d’améliorer et de renforcer constamment le mécanisme Chine-Asie centrale. La Chine a pris la présidence tournante de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), accueillera le sommet de l’OCS en Chine l’année prochaine et invite le président Emomali Rahmon à participer à ce sommet en Chine. La Chine est disposée à travailler avec le Tadjikistan pour mettre en œuvre activement l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, en vue d’apporter des contributions chinoises et tadjikes à la cause de la paix et du développement dans le monde. La visite du président Xi Jinping a été riche en contenu et a donné des résultats fructueux. Elle a marqué un nouveau jalon dans l’histoire des relations entre la Chine et le Tadjikistan. La Chine a pleinement confiance dans les perspectives des relations bilatérales. La Chine continuera à faire progresser fermement la coopération amicale et mutuellement bénéfique entre la Chine et le Tadjikistan. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la Chine sera toujours un ami digne de confiance, un partenaire fiable et un frère proche du Tadjikistan. AFP : Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est en visite en Chine aujourd’hui, notamment pour des discussions sur la crise ukrainienne. Est-il ici au nom de l’Union européenne (UE) ou seulement de la Hongrie ? Lin Jian : Dans la matinée du 8 juillet, le président chinois, Xi Jinping, a rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à la Résidence des hôtes d’État Diaoyutai, à Beijing. La Chine a publié un communiqué de presse que vous pouvez consulter. Au cours de la réunion, le président Xi Jinping et le Premier ministre Viktor Orbán ont échangé leurs points de vue sur les relations bilatérales, les relations Chine-UE et les questions d’intérêt commun. Les deux parties ont procédé à un échange de vues approfondi, notamment sur la crise ukrainienne. Le Premier ministre Viktor Orbán a informé Xi Jinping de ses récentes visites en Ukraine et en Russie. Le président Xi Jinping a salué les efforts de Viktor Orbán pour promouvoir un règlement politique de la crise ukrainienne et a expliqué les points de vue et les propositions de la Chine sur la question. Le président Xi Jinping a souligné qu’un cessez-le-feu au plus tôt et un règlement politique étaient dans l’intérêt de toutes les parties, déclarant que la priorité était de refroidir la situation tout en respectant les trois principes, à savoir non-expansion de champ de bataille, non-escalade de conflit, et qu’aucune partie n’attise les flammes. La communauté internationale doit créer les conditions et offrir son soutien à la reprise d’un dialogue et de négociations directs entre les deux parties. Ce n’est que lorsque tous les grands pays insufflent une énergie positive plutôt que négative, qu’un cessez-le-feu dans ce conflit pourra voir le jour le plus rapidement possible. La Chine a activement promu les pourparlers de paix à sa façon et encourage et soutient tous les efforts favorables à un règlement pacifique de la crise. Les propositions fondamentales de la Chine et de la Hongrie, ainsi que la direction de leurs efforts, sont identiques, et la Chine souhaite maintenir la communication avec la Hongrie et toutes les parties concernées. Agence de presse Xinhua : La Chine vient d’annoncer la prochaine visite du président bissau-guinéen en Chine. Pourriez-vous nous faire part du programme et des attentes de la Chine concernant cette visite ? Comment la Chine perçoit-elle ses relations actuelles avec la Guinée-Bissau ? Lin Jian : L’amitié entre la Chine et la Guinée-Bissau a été établie par les dirigeants de l’ancienne génération. Dans les années 1970, le peuple chinois a fermement soutenu le peuple bissau-guinéen dans sa lutte pour l’indépendance et la libération nationales. Ces dernières années, les deux parties se sont fermement soutenues mutuellement sur des questions concernant leurs intérêts fondamentaux respectifs, se sont engagées dans une coopération efficace et fructueuse dans les domaines du développement économique et social, ont maintenu la communication et la coordination dans les affaires internationales, et ont continuellement obtenu de nouveaux résultats dans leurs relations amicales. Lors de la visite, le président Xi Jinping organisera une cérémonie de bienvenue et un banquet pour le président Umaro Sissoco Embalo. Les deux présidents auront des entretiens. Le Premier ministre Li Qiang rencontrera le président Umaro Sissoco Embalo. Nous sommes convaincus que cette visite injectera un fort élan dans l’approfondissement des relations entre la Chine et la Guinée-Bissau ainsi que dans la promotion de la coopération amicale bilatérale. Reuters : Les Philippines et le Japon ont signé un accord d’accès réciproque. Il s’agit d’un pacte de défense qui permet aux deux pays de déployer des forces sur le territoire de l’autre. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : Les échanges et la coopération entre les pays ne devraient pas compromettre la compréhension et la confiance mutuelles entre les autres pays de la région, ni menacer la paix et la stabilité régionales, ni viser une tierce partie ou nuire aux intérêts d’une tierce partie. La région Asie-Pacifique n’a besoin d’aucun bloc militaire, et encore moins de « petits cercles » qui incitent à la confrontation des blocs ou à une nouvelle guerre froide. Toute initiative qui porte atteinte à la paix et à la stabilité régionales, ainsi qu’à la solidarité et à la coopération régionales, se heurtera à la vigilance et à l’opposition des peuples des pays de la région. Le Japon porte de lourdes responsabilités historiques pour son agression et sa domination coloniale sur les Philippines et d’autres pays d’Asie du Sud-Est pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Japon devrait réfléchir à son passé d’agression et agir avec prudence dans les domaines liés à l’armée et à la sécurité. Global Times : Nous avons noté que le Centre national chinois d’intervention d’urgence contre les virus informatiques, le Laboratoire national d’ingénierie pour la technologie de prévention des virus informatiques et la société de cybersécurité 360 avaient publié conjointement un rapport. Ce rapport révèle que depuis 2023, les États-Unis font du battage médiatique autour du groupe « Volt Typhoon » et mènent une campagne de désinformation contre la Chine dans le monde entier. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : J’ai pris connaissance du rapport que vous avez mentionné. En fait, en avril dernier, les agences chinoises concernées ont révélé le scandale selon lequel les États-Unis avaient accusé la Chine d’être responsable du « Volt Typhoon » afin de faire avancer leur agenda géopolitique. Le dernier rapport révèle en outre que cette campagne de désinformation est conçue par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le Bureau fédéral d’enquête (FBI) et d’autres agences de renseignement américain, avec la participation de politiciens anti-Chine du Congrès et de multiples agences fédérales ainsi que d’agences de cybersécurité d’autres pays de l’alliance des Cinq Yeux, et qu’elle vise à manipuler l’opinion publique. Jusqu’à ce jour, les États-Unis nous doivent toujours une explication après la publication du précédent rapport, et le chef de la NSA américaine continue de diffuser des informations erronées sur « Volt Typhoon ». Pire encore, le dernier rapport révèle que le gouvernement américain a fait pression sur une société de cybersécurité en lui demandant de réécrire son analyse technique qui prouve que « Volt Typhoon » est un groupe de ransomwares. Il s’agit d’une tactique de dissimulation maladroite qui n’a pas fonctionné et ne fonctionnera pas. La Chine condamne fermement le comportement irresponsable susmentionné des États-Unis. Les États-Unis nous doivent toujours une explication et devraient cesser immédiatement leurs calomnies et leurs diffamations à l’encontre de la Chine. Nous exhortons les États-Unis à agir de manière responsable et à contribuer à la paix et à la sécurité du cyberespace. Bloomberg : Une question complémentaire sur l’accord d’accès réciproque entre les Philippines et le Japon. Vous avez déclaré que l’Asie-Pacifique n’avait pas besoin de blocs militaires visant une tierce partie. Pensez-vous que cet accord vise la Chine ? Lin Jian : J’ai dit clairement tout à l’heure que les échanges et la coopération entre les pays et la signature d’accord ou de traité entre deux pays ne devraient pas porter atteinte à la compréhension et à la confiance mutuelles entre les autres pays de la région, ni viser une tierce partie ou nuire aux intérêts d’une tierce partie, et encore moins menacer la paix et la stabilité de la région. Bloomberg : Les forces armées chinoises ont été envoyées au Bélarus pour un entraînement militaire conjoint ces derniers jours. Pensez-vous que cela soit similaire à la signature de l’accord d’accès réciproque entre les Philippines et le Japon ? Les Philippines et le Japon considèrent que cet accord ne vise aucune tierce partie et que l’accord ne mentionne rien de semblable. Cependant, de nombreux pays européens ont exprimé leurs préoccupations à l’égard de l’envoi des forces armées chinoises au Bélarus. Lin Jian : En ce qui concerne l’entraînement militaire conjoint entre la Chine et le Bélarus, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. Je tiens à noter que je ne vois aucun fondement à la comparaison que vous avez mentionnée. Beijing Youth Daily : Dans un communiqué de presse, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a présenté ses meilleurs vœux au Dalaï Lama à l’occasion de son 89e anniversaire et a réaffirmé l’engagement des États-Unis à soutenir les efforts visant à préserver l’héritage linguistique, culturel et religieux distinct des Tibétains, y compris leur capacité à choisir librement leurs chefs religieux. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : La position du gouvernement chinois sur les questions liées au Xizang est cohérente et claire. Les affaires du Xizang font partie des affaires intérieures de la Chine qui n’admettent aucune ingérence de la part de forces extérieures. Au fil des ans, le Xizang a bénéficié d’une économie en plein essor, d’une harmonie et d’une stabilité sociales et d’une bonne préservation de son patrimoine culturel. Les droits et libertés de tous les groupes ethniques du Xizang, y compris la liberté de croyance religieuse et la liberté d’utiliser et de développer leurs propres langues parlées et écrites, sont pleinement garantis. Cela est au vu et au su de la communauté internationale. Comme tout le monde le sait, le 14e Dalaï Lama n’est pas une simple figure religieuse, mais un exilé politique engagé dans des activités séparatistes anti-Chine sous le couvert de la religion. Nous exhortons les États-Unis à comprendre pleinement la gravité et la sensibilité des questions liées au Xizang, à respecter véritablement les intérêts fondamentaux de la Chine, à être pleinement conscients de la nature anti-Chine et séparatiste du groupe du Dalaï Lama, à honorer les engagements pris par les États-Unis envers la Chine sur les questions liées au Xizang et à cesser de soutenir ou d’approuver de quelque manière que ce soit les forces de l’« indépendance du Xizang » et leurs activités anti-Chine et séparatistes. Bloomberg : Le journal japonais Nikkei a rapporté aujourd’hui que lors du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Washington, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande signeraient un accord avec l’OTAN pour renforcer leur coopération dans la région Asie-Pacifique. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : En tant qu’héritage de la guerre froide et plus grande alliance militaire du monde, l’OTAN se présente comme une alliance défensive régionale, mais ne cesse de franchir ses limites, d’élargir son mandat, de dépasser sa zone de défense et d’attiser la confrontation, ce qui révèle sa mentalité profondément ancrée de la guerre froide et ses préjugés idéologiques. C’est là la véritable source des risques qui menacent la paix et la stabilité mondiales. L’OTAN devrait respecter sa position d’alliance défensive régionale, cesser de créer des tensions dans la région Asie-Pacifique, cesser de colporter la mentalité de la guerre froide et la confrontation des blocs. L’OTAN ne doit pas essayer de déstabiliser l’Asie-Pacifique après avoir troublé l’Europe. Reuters : Le 6 juillet, les garde-côtes philippins ont déclaré que le plus grand navire de garde-côtes chinois avait jeté l’ancre dans la zone économique exclusive de Manille, en mer de Chine méridionale, et qu’il s’agissait d’une manœuvre d’intimidation à l’égard des Philippines. Les deux pays ont mené des consultations de haut niveau la semaine dernière, qui visaient à restaurer la confiance mutuelle. La partie chinoise pourrait-il nous donner plus d’informations concernées et nous expliquer comment cela s’est produit si peu de temps après ces consultations ? Lin Jian : Xianbin Jiao fait partie des Nansha Qundao de la Chine, et non de la zone économique exclusive des Philippines. Les patrouilles et les activités de maintien de l’ordre menées par les navires militaires et les garde-côtes chinois dans les eaux proches de Xianbin Jiao sont conformes au droit national chinois et au droit international, y compris à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. |