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Interview de l'Ambassadeur DONG Guangli par la chaîne Echorouk


2025-07-04 01:15

Journaliste : Monsieur l’Ambassadeur de Chine, comment évaluez-vous le rôle de la République populaire de Chine dans la participation à la conférence de Bandung en Indonésie, du 18 au 24 avril 1955 ?

Ambassadeur : La Conférence de Bandung a été la première conférence internationale sans la participation des puissances coloniales occidentales, et a été organisée entièrement par des pays d’Asie et d’Afrique. Le Premier ministre chinois Zhou Enlai a dirigé une délégation au nom de la nouvelle Chine et a apporté une contribution historique au succès de la conférence.

Lors de la conférence, la Chine a exposé les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, à savoir, le respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, la non-agression mutuelle, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, l’égalité et le bénéfice mutuel, et la coexistence pacifique. Ces principes sont devenus la base des dix principes de la Conférence de Bandung et ont fourni une ligne directrice fondamentale pour la gestion des relations entre tous les pays du monde.

Lors de la conférence, la Chine a proposé une approche qui consiste à « rechercher un terrain d’entente tout en réservant les différences ». L’objectif principal était de promouvoir la coopération internationale en recherchant des intérêts communs et en réconciliant les divergences. Cette proposition a transcendé la mentalité de la Guerre Froide, et a orienté la conférence vers les aspirations communes, telles que la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme, et la promotion de la solidarité et de la coopération entre les pays d’Asie et d’Afrique, ce qui a permis de résoudre efficacement la crise qui menaçait de faire échouer la conférence. 

Lors de la conférence, la Chine a fermement soutenu les mouvements de libération nationale et s’est opposée à toute forme de colonialisme. Cette position était hautement compatible avec les aspirations de nombreux pays d’Asie et d’Afrique afro-asiatiques, et a jeté les bases de l’émergence du Mouvement des non-alignés.

Je voudrais égalament souligner qu’il y a 70 ans, l’esprit de Bandung, caractérisé par « l’unité, l’amitié et la coopération », a marqué l’éveil du Sud global. Aujourd’hui, 70 ans plus tard, le Sud global est devenu une force importante pour la promotion de la paix, du développement, de l’équité et de la justice dans le monde.

Journaliste : Comment les dirigeants chinois, représentés par l’éminent dirigeant Mao Zedong, et la présence de feu le Premier ministre chinois Zhou Enlai, ont-ils soutenu la révolution algérienne qui a débuté en novembre 1954 ?

Ambassadeur : Le Front de libération nationale de l’Algerie a participé à la conférence de Bandung en tant qu’observateur, et la Chine et l’Algerie ont établi des contacts officiels pour la première fois au cours de cette conférence. Pour la Chine, qui a connu la lutte anti-impérialiste et anti-coloniale, la lutte de libération nationale menée en Algerie est une cause juste, et la Chine la soutient fermement par des actions concrètes.

Sur le plan politique, en 1958, la Chine est devenue le premier pays non arabe à reconnaître le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et en 1960, la Chine a accueilli la visite en Chine d’Abbas Ferhat, Président du GPRA. Tout cela a jeté une base solide pour la confiance mutuelle politique sino-algérienne.

Sur le plan économique, la Chine, malgré son manque de moyens et les catastrophes naturelles qu’elle avait subies, a apporté à la révolution algérienne pour l’indépendance une aide considérable sous la forme de fonds, de nourriture, de vêtements, etc. De vieux amis algériens affirment que le premier stylo, le premier cahier d’exercices qu’ils ont utilisé à l’école venaient de Chine.

Sur le plan militaire, la Chine a fourni beaucoup d’armes, d’équipements et de formations techniques à l’Algérie, tout en particulier la formation des premiers pilotes de chasse et techniciens et ils sont devenus le pilier dans la construction de l’armée de l’air algérienne après l’indépendance.

Journaliste : Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de Chine, une délégation de moudjahidines algériens s’est rendue en République populaire de Chine il y a environ un mois. Comment jugez-vous cette visite historique de ces héros formés dans les écoles d’aviation militaire chinoises et qui ont rencontré leurs homologues après plus de soixante ans ?

Ambassadeur : Grâce aux efforts conjoints de nos deux parties, la visite des moudjahidine en Chine s’est conclue par un grand succès. 

Cette visite a été bien programmée. Durant leur séjour à Beijing, Shijiazhuang et Xi’an, ils ont visité l’école d’aviation où ils avaient appris les connaissances et compétences aéronautiques, et le musée d’armée qui expose les modèles d’avions utilisés lors de leur formation en Chine. Ils ont également retrouvé leurs anciens camarades et instructeurs chinois, tout en constatant les grandes réalisations du développement socio-économique de la Chine. Comme certains d’entre eux l’ont souligné, « la Chine a connu des changements spectaculaires, mais elle reste pour nous aussi familière et chaleureuse qu’auparavant. »

Cette visite a été bien suivie. Elle a suscité un vif écho dans nos deux pays. Plus de 100 médias chinois ont couvert l’événement, et des principaux presses et médias algériens tels que l’APS, El Moudjahid et Jeune Indépendant ont également salué cette initiative. Sur les réseaux sociaux comme X et Facebook, plus de 700000 internautes ont suivi les reportages en ligne, et certains posts et vidéos recueillent des dizaines de milliers de likes.

Cette visite a été bien fructueuse. Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de Résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifascist. En ce moment important, la visite a permis de mettre en lumière l’esprit de solidartié et de lutte commune contre le colonialisme et l’impérialisme partagé par nos deux pays, et de consolider notre amitié révolutionnaire. À l’heure actuelle, le contexte mondial évolue rapidement, et les facteurs d’insécurité, d’instabilité et d’incertitude se multiplient. La Chine et l’Algérie doivent renforcer la coopération et la coordination, pour défendre ensemble le multilatéralisme et l’équité internationale, et conférer à l’amitié révolutionnaire une nouvelle signification historique et une connotation contemporaine.




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