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rapport présenté par M. LI ZHAOXING Ministre des affaires étrangères de La république populaire de chineà la deuxième conférence ministérielle du forum sur la coopération sino-africaine


2003-12-15 14:15

rapport présenté par
M. LI ZHAOXING
Ministre des affaires étrangères de
La république populaire de chine
à la deuxième conférence ministérielle du
forum sur la coopération sino-africaine

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

 Je tiens à souhaiter, en ma qualité de coprésident de la Conférence ministérielle 2003 du Forum sur la coopération sino-africaine, une chaleureuse bienvenue aux représentants des pays d'Afrique, aux honorables invités des organisations internationales et régionales ainsi qu'à tous les amis ici présents.

L'éthiopie, pays hôte, a accompli un immense travail de préparation et de coordination pour accueillir cette conférence. Je tiens à exprimer, au nom du gouvernement chinois, mes vifs remerciements au gouvernement éthiopien.

C'est en Afrique que j'ai commencé ma carrière diplomatique. J'y ai travaillé presque dix ans. Je garde toujours un souvenir agréable de ce beau continent et de ses peuples chaleureux et amicaux. Et aujourd'hui, je me réjouis vivement de me trouver parmi vous pour discuter ensemble du nouveau projet de coopération entre la Chine et les pays africains.

Dans le discours qu'il vient de prononcer, le Premier ministre Wen Jiabao a réitéré l'attachement du nouveau gouvernement chinois à la solidarité et à la coopération avec les pays en développement, dont les pays africains. Notre volonté, c'est de travailler en commun avec les gouvernements des pays africains pour porter la coopération sino-africaine à un nouveau palier.

La création il y a trois ans du Forum sur la coopération sino-africaine a été un événement important dans l'histoire des relations entre la Chine et l'Afrique. Depuis lors, grâce aux efforts conjugués des deux parties, les actions pour assurer le suivi de la première Conférence du Forum ont enregistré des résultats réjouissants. Maintenant, je me permets de vous en présenter le rapport suivant :

1. L'institutionnalisation du mécanisme du Forum a enregistré des progrès constants.

Les dirigeants chinois et africains ont été unanimes à faire, par leurs efforts communs, du Forum sur la coopération sino-africaine une nouvelle plate-forme de coopération entre les deux parties. La Chine et des pays africains ont créé des mécanismes interministériels pour coordonner les actions en vue du suivi du Forum.

Suite à la réunion ministérielle de consultations à Lusaka et à la réunion de hauts fonctionnaires à Addis-Abeba, a été adoptée la Procédure pour le mécanisme de suivi du Forum sur la coopération sino-africaine, qui a permis d'institutionnaliser le mécanisme du Forum.

Une coopération fructueuse s'est instaurée entre le groupe diplomatique africain à Beijing et le secrétariat du Comité de Suivi chinois du Forum.

2. La coopération et les échanges politiques entre la Chine et l'Afrique n'ont cessé de s'intensifier.

Les échanges de visites de haut niveau et les contacts entre les différents milieux se font toujours plus fréquents. On note 20 visites en Afrique de dirigeants chinois et le séjour en Chine d'une trentaine de présidents, vice-présidents, premiers ministres et présidents du parlement africains. Et les échanges à différents niveaux, sur les plans politique, économique, commercial, culturel, médical, éducatif ou à caractère non gouvernemental ne cessent de se multiplier.

On note aussi des progrès constants dans la mise en place des mécanismes de dialogue bilatéral et de coopération. La Chine et un certain nombre de pays africains ont successivement mis sur pied des mécanismes de consultations politiques entre les Ministères des Affaires étrangères, des Commissions mixtes économiques et commerciales et des Commissions conjointes scientifiques et techniques où sont représentés les départements gouvernementaux concernés.

La Chine a apporté son soutien aux pays africains dans leurs efforts pour le maintien de la paix et de la stabilité dans leur région. Elle a fourni des aides financières et matérielles à des organisations régionales et à des pays africains. Elle a envoyé, pour la première fois, 218 personnes pour participer aux opérations de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo. Elle participera prochainement aux opérations de maintien de la paix de l'ONU au Liberia.

La Chine a soutenu l'Afrique qui s'est efforcée de renforcer sa solidarité et d'accroître sa puissance par elle-même. Elle a soutenu la création de l'Union africaine, et les dirigeants chinois ont adressé un message de félicitations à l'occasion de cet événement et envoyé une délégation de haut niveau pour assister au premier sommet de l'Union africaine. Elle a accordé son appui à la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEpad) et appelé la communauté internationale à suivre de plus près et à soutenir davantage le processus de développement africain.

La Chine et l'Afrique ont continué de se prêter soutien et de se concerter dans les affaires internationales. Au Conseil de Sécurité de l'ONU, comme dans d'autres enceintes internationales et au cours de négociations commerciales multilatérales, la Chine a soutenu la position des pays africains, en renforçant les consultations et la coopération avec eux afin de défendre ensemble les droits et intérêts légitimes des pays en développement.

Les nombreux pays africains ont réaffirmé leur attachement à la politique d'une seule Chine et leur soutien à l'œuvre de la réunification de la Chine. Au printemps 2003, ils ont témoigné sympathie et soutien, sous diverses formes, à la Chine en lutte contre le SRAS. Le gouvernement chinois apprécie hautement les sentiments d'amitié des gouvernements et peuples africains et leur exprime tous ses remerciements.

3. La coopération sino-africaine s'est étendue sans cesse sur les plans économique et social.

Le gouvernement chinois a honoré ses engagements pris à la première Conférence ministérielle du Forum sur la réduction des dettes africaines, et ce, avant la date prévue et en dépassant ses promesses. À la date de juin 2002, la Chine a signé avec 31 pays africains des protocoles sur l'annulation totale ou partielle de dettes portant sur 156 dettes échues, pour un montant total de 10,5 milliards de yuans RMB. Par ailleurs, elle a exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre plus rapidement ses engagements sur l'annulation ou la réduction des dettes.

Le commerce entre la Chine et l'Afrique a augmenté d'année en année. En 2002, il a atteint 12,39 milliards de dollars, soit une croissance de 700 % par rapport à celui de 1991. Et il s'est élevé à 14,98 milliards de dollars pour les dix premiers mois de cette année. Pour équilibrer le commerce sino-africain, la Chine a fait tous ses efforts pour accroître ses importations en provenance d'Afrique, en organisant en Chine, par exemple, des expositions et des manifestations de promotion des produits africains, afin de faciliter leur accès au marché chinois. Ces dernières années, les exportations africaines vers la Chine se sont accrues considérablement, réduisant le déficit commercial de l'Afrique vis-à-vis de la Chine.

Notre coopération en matière d'investissement a progressé rapidement. La Chine a signé avec une vingtaine de pays africains des accords bilatéraux sur la protection des investissements et ouvert dans 11 pays africains un « centre de promotion de l'investissement et du commerce de Chine ». Le gouvernement chinois encourage des entreprises performantes à investir en Afrique. C'est ainsi que 117 entreprises chinoises ont été nouvellement créées, qui s'ajoutent à celles implantées dans 49 pays africains opérant dans des secteurs aussi variés que la transformation industrielle, les transports, les télécommunications, la mise en valeur des ressources naturelles, l'agriculture et le commerce. L'Afrique du Sud et d'autres pays ont accru progressivement leurs investissements en Chine et élargi la coopération et les échanges techniques.

La Chine a continué de fournir, dans la mesure de ses capacités, une assistance sans aucune condition politique aux pays africains. Pendant la période envisagée, la Chine et les pays africains ont conclu 245 accords sur l'assistance économique, représentant en valeur quelque 44 % de l'aide chinoise à l'étranger pour cette période. La part de l'aide sans contrepartie a connu une hausse continue. La Chine a ainsi aidé des pays africains à réaliser des projets d'infrastructures et de bien-être qui répondent à des besoins immédiats, telles que routes, installations urbaines d'approvisionnement d'eau, écoles et hôpitaux.

La coopération sino-africaine dans le développement des ressources humaines s'est avérée particulièrement efficace. La Chine a créé le Fonds de développement des ressources humaines pour l'Afrique. Elle a organisé en Chine des stages et des programmes de formation sous diverses formes au profit de près de 7 000 personnes.

Le Comité de Suivi chinois a envoyé des experts dans six pays africains pour y organiser, et avec succès, des séminaires consacrés aux thèmes comme la prévention et le traitement du paludisme, la maïsiculture et l'utilisation de la technologie d'énergie solaire.

La Chine a apporté une contribution financière à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, créée à l'initiative du FMI, en établissant un centre d'assistance technique en Afrique et en organisant, dans le cadre du TCDC (training courses of developping countries), une vingtaine de stages de formation technique et professionnelle pour les Africains.

La coopération financière s'est intensifiée progressivement. La Banque populaire de Chine a continué à contribuer au Fonds africain de développement. Devenue aujourd'hui la plus grande actionnaire non régionale de la Banque pour le Commerce et le Développement en Afrique orientale et australe, la Chine s'est montrée active pour une prise de participation au capital de la Banque ouest-africaine de développement. En coopération avec la Banque africaine de développement, la Chine a fourni à l'Afrique une assistance technique pratique, notamment dans le domaine agricole, et organisé sur son territoire un séminaire sino-africain pour les hauts cadres sur la réforme économique et la stratégie de développement.

La Chine a entamé le travail préparatoire pour des projets pilotes de coopération agricole en Afrique. La mission chinoise d'information agricole s'est déjà rendue dans des pays africains, et des intentions de coopération se sont dégagées à la suite de ces contacts.

Nous avons augmenté le nombre de bourses d'études en Chine pour les étudiants africains. Des universités chinoises et africaines, ayant établi des liens entre elles, ont mis en œuvre des projets de coopération comme la construction de laboratoires et de centres informatiques.

La Chine a signé ou renouvelé avec 40 pays africains des protocoles sur l'envoi de missions médicales et continué à offrir des médicaments, des instruments et équipements médicaux. Et elle a coopéré avec les pays africains dans la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose.

La Chine et l'Afrique ont déjà démarré leur coopération touristique. L'Égypte, l'Afrique du Sud et le Maroc figurent désormais parmi les pays de destination approuvée pour les citoyens chinois.

Les pays africains ont fait un grand nombre de propositions constructives sur l'élargissement de la coopération pragmatique sino-africaine. Ils ont appliqué scrupuleusement les accords signés avec la Chine et honoré les engagements qui en découlent. Ils ont déployé tous leurs efforts pour assurer l'exécution dans les meilleures conditions des projets de coopération bilatérale sur les plans économique et social.

Monsieur le Président,

Je ne saurais énumérer à cette occasion tout ce qui a été réalisé dans le cadre du Forum au cours des trois dernières années. Mais, nous avons toutes les raisons de déclarer que le Forum n'a pas déçu l'attente ardente des peuples chinois et africains. Dans le contexte actuel, le Forum joue un rôle croissant pour l'établissement d'un nouveau partenariat sino-africain, caractérisé par la durabilité, l'égalité, les avantages réciproques et la coopération globale. Les principes qu'il a consacrés, ceux du renforcement des consultations et de l'élargissement de la coopération, constituent des principes directeurs qui joueront longtemps pour le développement des relations de coopération amicale sino-africaines.

Monsieur le Président,

Maintenant, l'aspiration des peuples du monde pour la paix et le développement se fait plus pressante. Cependant, dans la situation internationale, on constate plutôt une aggravation des incertitudes au lieu d'une diminution ; on est confronté à l'entremêlement des menaces classiques et non-classiques sur la sécurité, à l'élargissement du fossé Nord-Sud et aux défis toujours plus sérieux que la mondialisation économique a fait peser sur les pays en développement, notamment sur les pays africains. L'échec de la réunion de Cancun de l'OMC nous rappelle la nécessité de réfléchir, ayant en vue cet impératif qui s'impose, au renforcement de la coopération Sud-Sud et du dialogue Nord-Sud et à l'instauration d'un nouvel ordre économique international juste et équitable.

À cette occasion, je voudrais vous informer des nouvelles mesures que le gouvernement chinois est prêt à prendre dans le cadre du Forum :

1. Pratiquer un tarif douanier zéro pour une partie des marchandises en provenance des PMA. Afin d'aider ces derniers à accroître leurs exportations, à augmenter leurs recettes et à réduire la pauvreté, le gouvernement chinois a décidé de leur accorder ce traitement. Les négociations en question démarreront en 2004.

2. Augmenter le capital du Fonds de mise en valeur des ressources humaines africaines. Le gouvernement chinois a pris la décision d'appliquer, dans le cadre de ce Fonds, le Plan de formation entre le gouvernement chinois et les gouvernements africains pour la période 2004-2006. Il envisage une augmentation de 33 % du capital pour organiser 300 ateliers et former 10 000 personnes pour l'Afrique dans les trois ans à venir. Dans le même temps, la Chine accordera davantage de bourses d'études aux étudiants africains.

3. élargir la coopération touristique en encourageant les Chinois à aller voyager en Afrique. Le gouvernement chinois a décidé d'accorder le statut de destination approuvée à 8 pays africains ayant formulé la demande qui sont l'île Maurice, le Zimbabwe, la Tanzanie, le Kenya, l'Éthiopie, les Seychelles, la Tunisie et la Zambie.

4. Le gouvernement chinois a décidé d'organiser en 2004 le Festival des jeunesses chinoise et africaine, le festival international « Rendez-vous à Beijing » dont l'Afrique sera le continent d'honneur et le « Voyage de la culture chinoise en Afrique », de manière à approfondir la connaissance mutuelle entre les peuples chinois et africains, notamment entre les jeunes générations.

Nous sommes heureux de constater que la Conférence des entrepreneurs chinois et africains qui s'est ouverte hier a accueilli un grand nombre de participants. Il s'agit d'une nouvelle initiative lancée par le Forum pour promouvoir la coopération entre les entreprises chinoises et africaines. Parmi les chefs d'entreprise chinois présents à cette conférence, beaucoup sont très connus en Chine et même dans le monde. Je souhaite plein succès à cette conférence et appelle tous les participants à œuvrer, par leur coopération plus fructueuse, au bonheur des peuples chinois et africains.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

La première Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine a adopté en 2000 la Déclaration de Beijing et le Programme de coopération sino-africaine sur le développement économique et social. Notre conférence adoptera, après examen, le Plan d'action d'Addis-Abeba (2004-2006) du Forum sur la coopération sino-africaine. Dans l'esprit de ces documents, que nous travaillions la main dans la main pour le bien-être des peuples chinois et africains et l'avènement d'un monde meilleur !

Je vous remercie.




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